Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a présenté vendredi sa vision d'un ordre permanent à Gaza après la guerre, ce qui semble continuer à opposer son gouvernement aux États-Unis et à une grande partie du monde sur l'avenir de la région. Voici quelques-unes des principales raisons pour lesquelles la proposition de M. Netanyahou est en contradiction avec ce que les autres gouvernements souhaitent voir après la fin de la guerre de Gaza :
État palestinien
Alors que l'administration Biden et les pays arabes appellent à la création de deux États avec Gaza et la Cisjordanie dans le cadre d'un futur État palestinien, les plans de Netanyahou ne soutiennent pas cette idée dans un avenir proche. Selon cette proposition, Israël conserverait le contrôle militaire de tout le territoire situé à l'ouest du Jourdain, y compris Gaza, ce qui rendrait pratiquement impossible l'existence d'un État palestinien souverain.
Frontière entre Gaza et l'Égypte
Le plan de M. Netanyahou prévoit la fermeture de la frontière entre Gaza et l'Égypte pour empêcher la contrebande, avec le soutien des États-Unis. Toutefois, on ne sait pas si l'administration Biden donnera son accord, ce qui pourrait entraîner une détérioration des relations avec l'Égypte. Le gouvernement égyptien a déjà exprimé son inquiétude face aux menaces israéliennes d'envoyer des troupes dans la zone tampon entre Gaza et le désert du Sinaï.
Zone tampon
La proposition prévoit la création d'un "espace de sécurité" à la frontière entre Gaza et Israël, afin de prévenir des attaques telles que celle du 7 octobre, qui a fait plus de 1 200 morts. Les forces israéliennes ont déjà commencé à démolir des maisons et des entreprises dans la région, ce qui a suscité des critiques de la part de la communauté internationale. Les États-Unis se sont opposés à toute réduction permanente du territoire de Gaza, mais pourraient soutenir une zone tampon temporaire pour permettre le retour des Israéliens déplacés.
Autorité palestinienne
L'administration Biden espère qu'une Autorité palestinienne revitalisée, dirigée par Mahmoud Abbas, prendra le contrôle de Gaza après le retrait d'Israël. La proposition de M. Netanyahou consiste toutefois à transférer le contrôle administratif à des acteurs locaux non affiliés à des organisations terroristes. Cela exclut de fait le gouvernement Abbas, que M. Netanyahu a déjà critiqué.
Vendredi également, le secrétaire d'État Anthony J. Blinken a annoncé que le gouvernement américain avait changé de position et considérait désormais la construction de nouvelles colonies israéliennes dans les territoires palestiniens comme une violation du droit international. Cela marque une rupture avec la politique menée par l'administration Trump et un retour à la position américaine de longue date sur cette question controversée.